Le code du samouraï

Le Code du Samouraï résume en 9 points les valeurs du BUSHIDO.

Le Bushido (la Voie du Guerrier) est le code d’honneur et de morale qui régit l’ensemble des disciplines du BUDO (voie des arts martiaux). Après l’apprentissage technique de base, le DEBUTANT acquiert le statut de PRATIQUANT en portant la ceinture noire. Il se doit alors de respecter et de promouvoir les règles et les valeurs du Bushido.

La liste de ces valeurs et règles et présentée ci-dessous dans un énoncé qui s’inspire évidemment d’articles du Net (dont je vous conseille la lecture : cf. liens en fin d’article). Cependant, j’ai voulu personnaliser cet article en donnant un ordre à ces valeurs et règles afin de démontrer qu’à mon sens, certaines valeurs sont essentielles et d’autres n’en sont que le prolongement logique.

L’honneur ou Meiyo

Ideogramme HonneurC’est la qualité essentielle dont découlent toutes les autres vertus.

L’honneur élève l’être humain au dessus de la condition animale, car il le place au dessus de la nécessité. L’honneur est une valeur qui exige un comportement digne et respectable, le respect de ce que nous croyons juste et moral, la poursuite d’idéaux.

L’honneur élève l’homme au-dessus de la médiocrité de l’intérêt personnel.

Le respect ou Sonchoo

Ideogramme RespectLe respect est essentiellement un devoir à l’égard des autres. Il permet d’éviter les conflits, pas seulement parce qu’il préserve l’honneur des autres, mais aussi parce qu’il préserve le votre. Ceux qui prétendent résoudre un conflit en manquant de respect à un « adversaire » ne font que le rabaisser et l’incitent donc à un manque de respect, puis à la violence. De même que « en karaté, il n’y a pas de première attaque », il ne faut pas être le premier à manquer de respect. Pa contre, il est parfois nécessaire d’imposer le respect dès les prémices d’un conflit de manière à court-circuiter son aggravation.

Durant l’apprentissage des arts martiaux, la progression vers l’efficacité doit s’accompagner d’une progression au moins équivalente dans le respect des autres. L’attitude d’un enseignant qui ne se préoccuperait pas de cette double progression serait irresponsable car elle conduirait à « armer » des « voyous ».

La bienveillance ou Shinsetsu et la bonté

La bonté et la bienveillance dénotent une grande humanité. Elles nous incitent à l’entraide, à être attentif à notre prochain et à notre environnement, à être respectueux de la vie.

La bienveillance est aussi l’indulgence pour les lacunes et défaillances d’autrui, et un encouragement pour les aptitudes naissantes. Elle inclut l’amour, l’affection pour les autres, la sympathie et la noblesse des sentiments.

La sincérité ou Seijutsu ou Makoto

La sincérité découle de l’honneur. Elle nécessite du courage pour être exercée en toutes circonstances, mais aussi de la bienveillance pour être présentée sous son aspect le moins choquant. La vérité vous vaudra quelques ennemis, qui ne la méritent pas, mais elle signera votre authenticité et donnera de la valeur à vos paroles.

Pourquoi le mensonge égoïste ou gratuit (et j’entends par là celui qui ne sert pas une juste cause) devient progressivement intolérable dans la vie d’un budoka ? Peut-être que le travail prolongé contre soi-même, car nous sommes notre principal adversaire, nous conduit à accepter nos limites et nos imperfections. Cette acceptation de soi-même permet la sincérité de se présenter tel que l’on est, mais aussi d’accepter avec bienveillance et empathie les limites des autres.
Samouraïs

La modestie et l’humilité ou Kyoken

La modestie est l’écrin de l’honneur qu’elle valorise. Elle ne consiste pas à diminuer ses qualités car il faut savoir reconnaître ses qualités aussi bien que ses défauts. Il est simplement inutile de les étaler.

La modestie permet de ne pas sous-estimer les autres, ce qui serait une grave erreur pour un budoka. Elle permet également de vérifier que nous avons à apprendre de tous les autres.

Le contrôle de soi ou Seigyo

Le contrôle de soi doit se manifester dans le corps et dans l’esprit. Le contrôle absolu des techniques, surtout dans les coups portés (atémis) donne au karatéka la liberté de choisir entre le respect de l’intégrité physique, la dissuasion, la self-défense. Le contrôle des émotions permet de s’affranchir des querelles inutiles, mais permet de rester lucide dans les conflits engagés. Dans l’absolu, le budoka ne doit rien laisser paraître de ses émotions.

Le courage ou Yuuki ou Yuukan

Ideogramme CourageLe courage découle de l’honneur. Il n’est pas la témérité qui pousse à des exploits dangereux mais futiles. Il est une vertu qui pousse à la défense du faible et de l’opprimé, à l’implication dans des causes justes.

La pratique des arts martiaux, surtout le karaté, développe la confiance en soi et permet d’acquérir ou de développer le courage.

La droiture ou Tadashi ou Seï

La droiture est le résultat de l’honneur associé à la sincérité. C’est privilégier l’exemplarité aux grands discours de morale.
Le fait que le même qualificatif s’applique au physique et au mental n’est pas un hasard. De même que pour l’équilibre, le corps interagît avec le mental. Ainsi, la recherche permanente du geste juste (la technique) développe un esprit juste (la droiture).

La fidélité ou Chujitsu

Ideogramme LoyauteJ’ai placé volontairement cette qualité en dernier, non parce qu’elle serait moins importante, mais parce qu’elle est interprétable. Certains la simplifient exagérément en l’assimilant à la fidélité à une école, à un maître. Pourtant, rien ne devrait étouffer notre sens critique, car il n’y a ni dogme, ni modèle parfait. Il n’y a que des exemples qu’il convient de suivre et qui orientent une partie de votre voie. Il est plus ambitieux d’être fidèle à des principes et de hautes valeurs et idées que certains qualifieront d’utopiques.